Est-ce fréquent ?
- Les cauchemars occasionnels (au moins un sur l’année) sont extrêmement répandus et touche entre 6% et 8% des adultes.
- Une fréquence hebdomadaire concernerait 2 à 6% des adultes.
- Ces prévalences se retrouvent largement à travers les différentes cultures.
- Les fréquences sont bien plus élevées pour les enfants et les adolescents : 10 à 50% des enfants âgés de 3 à 5 ans seraient fréquemment perturbés par des rêves.
- A l’inverse, la fréquence des cauchemars tendrait à diminuer parmi la population âgée.
Chronique, pour quelle raison ?
Quand nous rêvons de choses positives comme négatives, nous réorganisons notre mémoire et nous mettons de l'ordre dans nos sentiments et émotions. Un peu comme si le fait de ranger une chambre en désordre, qui a priori peut être énervant ou déprimant, nous calmerait, nous soulagerait. Ne vous êtes-vous jamais dit après avoir fait le ménage " Ah... c'est fini, ça fait du bien quand tout est propre" ? Les rêves servent à calmer nos nerfs et à dédramatiser nos vies, un peu comme si nous revoyons en films les horreurs, les joies, les peines que nous avons vécues la journée, mais cette fois-ci avec distance, bien au chaud sous la couette! Un peu comme un téléspectateur qui bien confortable dans son canapé regarde un film angoissant.
Les rêves négatifs, les mauvais rêves comme les cauchemars servent à réguler les souvenirs fortement émotionnels. Suite à des événements difficiles, comme des agressions ou des accidents, nous avons besoins de digérer ces changements brutaux. L'enfant fera plus de cauchemars à des moments de changement : nouvelle école, déménagement, grandes acquisitions, divorce des parents... Le stress alimente les rêves, les rêves se nourrissent de nos stress pour les canaliser. Suite à un événement particulièrement traumatisant les mauvais rêves et cauchemars sont donc très importants dans un premier temps. Ce n'est que s'ils persistent dans le temps (au delà de 6 mois) qu'ils serait le signe d'une mauvaise "digestion émotionnelle", comme-ci les rêves n'avait pas bien fait leur travail et que le "disque cauchemar" continuerait de tourné inutilement, comme s'il était rayé.
Pourtant, il existe des personnes qui souffrent de cauchemars fréquemment sans jamais avoir connu d'événements que l'on pourrait qualifier de traumatisant. Comment expliquer alors que ces cauchemars se maintiennent dans le temps ? Il s'avère que les cauchemars chroniques qu'ils soient associés ou non à un événement traumatisant s'auto-entretiennent : Pour que nos rêves digèrent correctement nos émotions et nos souvenirs, pour éviter qu'ils restent dans des connotations négatives, nous devons (1) avoir un sommeil de bonne qualité, (2) ne pas être trop stressé, être calme de jour comme de nuit. Souffrir de cauchemars chronique c'est tombé dans le cercle vicieux suivant: les cauchemars nous affectent le lendemain, nous stressent, nous chagrinent, nous irritent. Ils génèrent du stress. Ce stress s'accumule et perturbe le sommeil. Anticiper le retour inévitable des cauchemars la nuit prochaine ou ne pas avoir envie d'aller se coucher de peur de revivre encore ces mauvais rêves produisent encore plus de stress ou d'angoisse qui accentue les insomnies. A leur tour, les insomnie participent à la détérioration du sommeil, à un sommeil plus agité, moins calme... un sommeil plus propice à la répétition des cauchemars.
Ainsi, les cauchemars s'auto-entretiennent dans le temps indépendamment de souvenirs traumatisants. Il bonne nouvelle est qu'il n'est donc pas nécessaire d'analyser ou de travailler sur l'origine des cauchemars ou sur de potentiels souvenirs traumatisants pour les réduire. Il s'agit de bloquer le cercle vicieux représenté ci-dessus en améliorant le sommeil, en positivant les rêves et en se calmant !